57.
Je ressens un peu moins ce besoin impérieux d’écrire. C’est peut-être bon signe, mais c’est très fluctuant.
J’ai fait un rêve cette nuit. Je viens d’y penser en commençant à écrire. A croire que l’écriture est son propre moteur.
C’est très flou, comme souvent. Je flotte très haut dans les airs, au dessus de la mer. Des sortes d’îles se maintiennent en suspension dans le ciel, et je virevolte de l’une à l’autre. Et je regarde l’eau, je vois des poissons et il me semble nager avec eux. C’est vague. Je le note juste ici pour mémoire.
Je n’avais pas commencé à écrire pour cela.
Je disais donc, cet irrépressible besoin d’écrire qui s’amenuise. En tout cas à l’instant présent.
Autre chose : ayant annoncé mon divorce au travail, j’ai pu enlever mon alliance. Je ne sais pas si je l’ai déjà écrit ici, mais j’ai souvent pensé ces derniers temps à ma future ex-femme en train de me tromper, à son doigt son alliance et la bague de fiançailles avec laquelle je l’avais demandé en mariage.
Cette bague que j’avais eu tant de mal à trouver et à choisir. Vanité des vanités, tout est vanité. Et tout est illusion aussi.
J’ai donc enlevé mon alliance ; elle était devenue une sorte d’uniforme que je mettais la semaine et que j’enlevais le week-end. Pas du tout dans le but de signifier à qui que ce soit une quelconque disponibilité, mais parce qu’elle m’insupportait. Qu’elle était un symbole creux, un objet vide de sens, l’ombre d’une vie qui n’existait plus, d’une alliance (c'est le cas de le dire) souillée.
La vérité est parfois plus simple, n’est ce pas. Il faut juste se laisser le temps de s’y faire. L’intégrer pour l’exprimer.
« Laisse le soleil se lever, le matin éclairer ». C’est la chanson (en une autre langue) qui vient de passer à l’instant sur mon ordinateur. Effectivement. Et c’est moi qui la chante. Si ce n’est pas un raccourci saisissant. (Précision : je ne suis pas du tout un chanteur. Je m’étais juste enregistré il y a quelques temps sur mon ordinateur avec les deux accords de guitare que je connais. Et c'est pitoyable, mais ce n'est pas grave, on y survit).