59.
Je ne veux pas faire le petit garçon malheureux et triste qui cherche à attendrir. Je préfère le préciser (sans me justifier) avant d’énoncer ce qui suit. J’ai des torts et ne suis certainement pas un prince charmant de conte de fées. Tel n’est d’ailleurs pas mon but. Il n’empêche.
1. Auparavant, je pensais à nos futurs anniversaires de mariage et j’imaginais que je lui offrirai le symbole chaque année : noces de coton, de cuir etc.
Finalement, je n’offrirai même pas le premier.
2. Elle est donc venue aujourd’hui récupérer quelques affaires.
J’ai regardé ses mains. Elle aussi avait ôté son alliance. Mais a conservé sa bague de fiançailles.
Il faut croire qu’un diamant ne s’encombre pas de symbole.
3. Tout le monde me dit que je suis jeune, que dans quelques mois j’aurais oublié et que je ne resterai pas longtemps seul.
C’est gentil les gens. Et c’est possible après tout, je ne préjuge de rien.
En attendant, le vécu n’est pas une poussière dont on se débarrasse en soufflant dessus. Quant à la vie, elle s’amuse certes à souffler sur tout et rien, et à faire disparaître des mondes qu’on croyait éternels. Mais on ne joue pas à armes égales.
Et je ne vise pas ici mon cas particulier finalement très anodin, anecdotique et surmontable (bien qu’il occupe en ces lieux une place que je sais exorbitante), mais tout un tas d’autres choses, bien plus grave que j’espère ne jamais vivre ou revivre, c’est selon.