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Journal d'une chute (et d'une rémission)
19 juin 2008

25.

Je ne pensais pas revenir maintenant. Mais peut-être que cela me permettra d’évacuer ce que je ressens à l’instant présent.

Comme chaque personne, je suis fait de contradictions et de paradoxes

Hier soir, je faisais le « serment » de ne reparaître qu’avec quelque chose de neuf. Pour m’obliger à arrêter de rabâcher sans cesse.

Mais ma promesse n'aura pas été longue.

Je suis en ce moment même assis à mon bureau. Et j’ai littéralement envie de hurler et de pleurer.

Le cœur lourd n’est pas qu’une expression. C’est tangible. Concret. Ce n’est pas une nouveauté, mais cela faisait longtemps. Il y a de très longues années. Ce n’est évidemment pas similaire.

Le cœur est immensément lourd.

Une part de moi hurle et sait que jamais je n’aurais pardonné ni oublié, que toujours la suspicion aurait existé. Que toujours je l’aurais imaginé dans un lit étranger, un autre sur elle (pardonnez-moi, mais c’est ce que je vois devant moi, il faut que je l’exprime). Avait-elle les mêmes attitudes, les mêmes mots, les mêmes gestes qu'avec moi. Lui tenait-elle la main dans la rue. C’est vraiment atroce d’y penser. Je veux écarter ça de ma vie.

Et une autre part de moi pleure. Parce que je voudrais que tout redevienne comme avant, que tout ça n’aie jamais existé, que la vie continue et que l’avenir soit celui dont on avait tant parlé. Des enfants qu’on avait imaginé depuis si longtemps. De leurs noms. Toutes ces vies à venir.

Tout ce qui va partir me fait tellement mal.

Peut être que quelqu’un viendra après. Mais les gens ne sont pas interchangeables. Tant de choses partagées, de vies rêvées, d’espoir.

C’est un tel vacarme en moi.

Je n’attends pas de signe. Je sais que rien ne viendra. Je sais que la décision m’appartient.

Je n’arrive même pas à évacuer ces pensées le temps d’une journée de travail. Je n’arrive à rien. Les tâches s’accumulent, et je suis si las.

Je ne veux pas être un enfant qui crie et qui demande pourquoi la vie est si dure.

Mais on ne peut pas lutter contre ce que l’on ressent.

J’ai souvent pensé que, dans les grands moments de bonheur, comme dans les grands moments de malheur, on était toujours seul. Je continue à le croire, même si on pourra m’objecter mille arguments aussi recevables et justifiés les uns que les autres.

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Commentaires
.
Elle a eu la pire réponse possible à une question qui méritait d'être posée.<br /> Oui, un problème existait. Non, ce n'était pas le moyen de le résoudre.<br /> Oui, j'ai fait des erreurs. Non, cela ne justifie rien (selon moi).<br /> <br /> (Et en vrac :<br /> Oui, je pleure.<br /> Oui, la dureté de la vie se fiche de la victime. Le poignardé souffre en général plus que celui qui l’a frappé.<br /> Pas de sport.<br /> Aucune envie d’être au pays d’Alice qui n’a jamais existé. Ne veux pas tomber dans l’idéalisation d’une vie.<br /> Effectivement, la vie n'est pas si horrible. Tout est tellement relatif.<br /> Seulement, il y a des choses qu'on ne pensait pas vivre. Sans doute la prétention de croire que sa propre vie est unique et différente).
G
Mon cher Charlie,<br /> Je suis contente de te revoir. As-tu fait du sport?<br /> Je suis d'accord avec toi, on est toujours seul à décider de sa vie. Encore heureux.<br /> Maintenant il est temps de te réveiller. Tu as envie d'être encore au pays d'alice, et tu te dis qu'il est loin. Il est là, il a juste un peu moins de rose que tu voudrais.<br /> La vie n'est pas si horrible, et ce qui t'es arrivé n'est pas arrivé de nulle part, comme tu le disais au début de ton blog.<br /> T'es-tu demandé, comment pouvait-on en arriver là? Crois-tu que ta femme aie eu juste un coup de sang, ou bien qu'elle aie été voir ailleurs parce qu'elle manquait d'amour? C'était une façon d'attirer ton attention sur son mal-être, peut-être?<br /> Je crois que vous avez souffert tous les deux depuis trop longtemps.<br /> Je crois que rien, surtout pas en amour, ne doit être naturel ou spontané seulement. <br /> Je crois que tu n'es pas en face d'une décision, tu es en face de toi.<br /> Bah pardon pour mon côté donneuse de leçons. Je déteste. Ce que je déteste par dessus tout c'est de voir des gens qui s'aiment mal. C'est trop triste.<br /> A bientôt
A
C'est peut-être trop facile de jouer à l'enfant, mais c'est encore plus difficile de se dire qu'on ne peut se permettre de lâcher prise, au moins une fois. Les larmes viennent ? Qu'elles partent ; pleurez s'il le faut, la souffrance n'est pas une question de fierté ou de sexe.<br /> <br /> La dureté de la vie se fiche de la victime.<br /> <br /> Je ne sais pas si les "grands moments de bonheur ou malheur" nous poussent à la solitude ; néanmoins il est certain que rester au même endroit, engourdi de lassitude, ne mène jamais à la paix.<br /> Bien sûr, vous pouvez feindre. C'est tellement plus évident.<br /> <br /> "Mais on ne peut pas lutter contre ce que l'on ressent."
Journal d'une chute (et d'une rémission)
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