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Journal d'une chute (et d'une rémission)
23 juin 2008

31.

Je tourne en rond, ce n’est pas une nouveauté. Pas moyen de s’extraire de cette mélasse. Je suppose que c’est naturel. C’est le contraire qui eut été étonnant.

Je sais que mon humeur peut changer du tout au tout. Mais à l’instant présent, ma décision me paraît totalement justifiée.

En réalité, plus les jours passent, et plus la solution de la séparation et du divorce me paraît évidente.

J’ai de nombreuses rechutes. Mais je ne peux pas aujourd’hui imaginer un retour en arrière.

J’ai eu la faiblesse de relire des fragments de mails que je lui avais récemment adressés. Des messages aussi. Et de me remémorer certaines de ses paroles.

« Je ne te trompe pas ». « Je tiens toujours à toi ». « Je te jure que je ne te trompe pas ».

Une semaine peut être avant le jour fatal, j’avais lancé un ultimatum. J’ignorais qu’elle me trompait. J’avais des doutes, des inquiétudes, mais cela me paraissait inimaginable (j’ai déjà du le dire cent fois). « Soit les choses redeviennent normales, soit c’est fini. Immédiatement ».

Pendant quelques jours, elle a paru un tout petit peu plus proche. « Je tiens à toi m’a-t-elle répété, je veux que nous continuions ensemble ».

Le lendemain, elle partait pour la journée. Retrouvait son amant et couchait avec lui.

Après m’avoir embrassé furtivement le matin même. M’avoir ébouriffé les cheveux et suivi notre rituel d’au revoir.

Penser à cela m’étouffe.

J’ai réuni de nombreux indices, des fragments.

Pendant des mois, je sais maintenant qu’elle allait le rejoindre. Ils se côtoient quotidiennement de toute façon.

Ce ne fut pas un instant d’égarement, une tentation irrépressible d’un soir.

Ce fut répété, organisé, permanent, continu.

Manipulation, double jeu et mensonges.

Six mois après notre mariage.

Pendant ce temps, je lui offrais des cadeaux, petits ou grands. Pour la surprendre. « Tu es un amour » m’a-t-elle dit. Certainement moins que l’homme qu’elle retrouvait.

Le soir fatal, quand l’aveu fut fait, je lui ai demandé avec une colère et une haine innommables. « Combien de fois m’as-tu trompé ». Réponse qui poignarde profondément. « Mais je n’en sais rien, moi ».

Elle n’était pas perdue. Tout a été fait avec conscience et connaissance de cause.

Elle a au moins eu la cohérence de refuser de me toucher, de m’embrasser, pendant quatre mois.

Il suffit que je ressente une faiblesse, un remord, la moindre envie de pardon pour que je me force à penser à ça. J’écris cela ici pour me relire. Pour garder trace.

Il suffit que je me force à la suivre en pensée. Prendre les transports, un plan imprimé et bien caché dans son sac. Rejoindre son amant sur le quai de la gare. Puis aller chez lui. Et ce qui s’en suit.

Il suffit que j’y pense. A qu’elle le touche. A qu’il la touche.

Il me suffit de ça pour rendre un peu plus irrévocable à chaque fois ma décision.

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Commentaires
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Je découvre vos commentaires. J'ai tenté de sortir hier soir pour voir autre chose (une sorte de concert). En réalité, je n'ai fait que ressasser toute la soirée.<br /> Je regarde vos commentaires, et c'est effectivement inattendu comme le dit Gann. Ca prouve peut etre que la vie continue.<br /> D'accord aussi avec les vertus réparatrices du temps qui passe. Tellement banal et tellement vrai.<br /> <br /> Merci pour vos messages. En ouvrant ce blog, j'avais voulu interpdire les commentaires. Et puis je les ai laissé. Comme quoi.
P
..le long cheminement de la douleur. Qui fait mal, certes, mais qui est un bienfait malgré tout. Au bout d'un moment, on l'apprivoise cette douleur, on la cerne, on l'attrape et on décide qu'elle ne nous mènera plus par le bout du nez. Ne pas sauter les étapes, prendre le temps de se poser, de se reposer, de faire le deuil d'une relation qu'on croyait unique.<br /> Je lis depuis un moment ton blog, et perso je le trouve pas mal le changement de nom. Ça n'a l'air de rien comme ça, mais ça prouve que tu veux aller mieux et que tu t'y efforces.<br /> Courage, les nuages finiront par aller voir ailleur
A
Montpellier, dommage... :)
A
Montpellier, dommage... :)
G
Hé Charlie tu t'attendais à ça?<br /> Tu fais un blog pour te défouler et là trois minettes viennent piapiatter et prendre rendez-vous!<br /> Je trouve ça assez comique comme idée. Malheureusement j'ai quitté Paris. On verra quand j'y retournerai, pourquoi pas...<br /> Mais en attendant je boirais à votre santé!
Journal d'une chute (et d'une rémission)
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