39.

Elle me pensait vraisemblablement incapable de prendre une telle décision. Elle me croyait sans doute en position de faiblesse. Imaginant que j’étais prêt à accepter beaucoup de choses pour ne pas voir détruite notre relation. Pour ne pas à avoir à tout recommencer.

Je suis sans doute faible. Très faible. Mais j’ai voulu avoir le courage de ma décision.

Elle a pensé pendant de longs mois avoir les cartes en mains. Elle les avait effectivement. J’étais suspendu à ses gestes, à ses paroles, à ses décisions. Je l’ai supplié de changer. Je l’ai imploré pour que notre histoire continue. J’ignorais alors qu’elle me trompait. Elle était obnubilée par autre chose. Je sais maintenant par quoi. Par qui.

Un soir, en un instant, le jeu a changé de main. Le pouvoir de décision a franchi une frontière. Elle s’en est rendue compte et a pleuré. A supplié à son tour. Mais le mensonge succède au mensonge. Tout balayer de la main, pardonner. Impossible, heureusement ou malheureusement. Elle se disait détachée de moi. Je me suis soudain détaché à mon tour, d’une autre manière.

Elle n’a pas eu l’honnêteté de prendre une décision pendant tout ce temps. Elle a pensé concilier l’amusement avec un autre (ne s'agissait-il d'ailleurs vraiment que d'amusement ? Peu m'importe maintenant de toute façon), et le relatif confort d’un quotidien rassurant. Elle est allée jusqu’à continuer à faire des projets avec moi, à m’affirmer vouloir poursuivre notre histoire, alors qu’elle couchait dans le même temps avec un autre homme.

J’ai subi. Je continue à subir. Mais j’ai pris une décision. Elle n’est ni bonne ni mauvaise. Mais c’est celle que j’ai prise parce que c’est celle qui devait conduire mes pas.

Parce que je n’aurais été rien si je ne l’avais pas prise. Ni à ses yeux. Ni aux miens.

Comments

[.]

Rien d'autre que ça.

[NieNiePounne]

Tu as effectivement pris une décision, bonne ou mauvaise peu importe puisque c'est la tienne...De toute façon que pouvais-tu faire d'autre ?